Un alphabet berbère méconnu
La langue berbère est, avec la langue éthiopienne, qui comme elle appartient au groupe chamito-sémitique, la seule langue
à posséder une écriture autonome. L'écriture libyenne s'est maintenue jusqu'à nos jours chez les Touaregs, ils nomment
Tifinagh ces mêmes caractères qui ont subi d'inévitables variations. (Gabriel Camps 1980 : 275)
La langue amazighe possède en effet un alphabet depuis l'antiquité. C'est dans cet alphabet que sont rédigés les textes
qu'on appelle les inscriptions libyques. Il s'agit d'un alphabet strictement consonantique. Les voyelles n'ont été notées que
peut-être secondairement à l'aide des signes consonantiques. Les inscriptions libyques ont été utilisées sur toute l'Afrique
du Nord, en Tunisie, au Maroc, en Algérie et même aux Iles Canaries. Elles sont particulièrement nombreuses à l'Est, en
Tunisie et dans le département de Constantine. Celles qui sont actuellement connues dépassent le chiffre de 1120
inscriptions, dont la plupart sont des inscriptions funéraires.
Dans ce qui suit, nous essayerons d'exposer les résultats obtenus par les chercheurs ayant analysé les points suivants :
L'origine de cet alphabet ;
La date de son apparition ;
Le déchiffrement ;
Les différentes écritures amazighes (prochainement)
Une attention particulière sera apportée à l'analyse des néo-tifinagh. La désignation "néo-tifinagh" englobe aussi bien le
système d'écriture développé par l'Académie Berbère sur la base des tifinagh touarègues à la fin des années 60 que les
quelques autres systèmes d'écriture venus développer ou pour certains corriger les quelques imperfections du système de
l'Académie Berbère. Nous avons effectué une analyse plus détaillée de ses différents alphabets, l'objectif est de mettre à
votre disposition une vue globale de ces systèmes (grâce notamment à un tableau les récapitulant) et de souligner les
possibilités de dégager un système standard utilisable pour tous les parlers amazighs. Pour finir, nous allons présenter les
règles de lecture et d'écriture en tifinagh les plus adoptées par les différents acteurs du mouvement amazigh.
Quelle est l'origine de cet alphabet ?
La question des origines est décidément soulevée à chaque fois qu'il s'agit des Amazighs. On s'est d'abord interrogé sur
l'origine du peuple. Cela a ouvert le champ à certaines hypothèses invraisemblables, initiées surtout pour des fins
idéologiques. L'alphabet tifinagh n'a pas échappé à cette question récurrente. Plusieurs hypothèses ont été avancées.
Les ancêtres des Berbères, les Libyens, mot qui vient de "Libou" par lequel les Egyptiens les désignaient, disposaient d'un
alphabet à un moment où la plupart des autres peuples n'en avaient pas ou n'utilisaient que des systèmes hiéroglyphiques
ou au plus syllabiques. La question a donc été soulevée pour savoir d'où leur vient cet alphabet. Certains seraient tentés de
voir dans cette interrogation une manière implicite de sous-entendre que rien ou presque n'est typiquement amazigh ou
d'Afrique du Nord. Et s'il s'agit tout simplement d'une invention berbère ? Les Amazighs, surtout au Maroc, certainement
excédés par cette recherche éternelle d'une origine extérieure à tout ce qui se rapporte au domaine berbère, ont développé
une version fréquemment citée pour consacrer l'origine autochtone de cet alphabet. Pour eux, Tifinagh est un mot composé
de "Tifi" qui signifie trouvaille ou découverte et de l'adjectif possessif "nnagh" qui signifie notre. Tifinagh voudrait donc dire
notre trouvaille ou notre découverte. Cette interprétation simpliste et très probablement éronnée ne tient pas compte des
variations régionales et de l'évolution de la langue amazighe ; le berbère d'il y'a plus de 2500 ans n'est certainement plus le
même que le chleuh ou le kabyle parlés actuellement. Ci-après, nous exposons les hypothèses les pus fréquemment
soulevées.
Origine inconnue ?
Cité par Prasse (1972), M. Cohen (La grande invention de l'écriture et son évolution (1958)), conclut que l'origine de
l'alphabet tifinagh reste inconnue. Selon lui, toutes les tentatives de le dériver des hiéroglyphes égyptiens, des alphabets
sudarabique, grec, ibérique, voire phénicien-punique, n'ont pas réussi à fournir la preuve décisive.
Origine phénicienne ?
Selon Hanoteau, le nom même de l'alphabet amazigh trahit son origine phénicienne. Tifinagh est un nom féminin pluriel
dont le singulier serait tafniqt : la phénicienne.
Cette hypothèse est largement partagée par les berbérisants. Ainsi, pour Salem Chaker (1984), "L'alphabet Tifinagh est très
certainement d'origine phénicienne, comme la quasi totalité des systèmes alphabétiques existants." Plusieurs raisons ont
poussé S. Chaker à considérer que l'alphabet tifinagh est d'origine punique :
- Le nom tifinagh : ce mot vient de la racine /fnq/ qui désigne les phéniciens en sémitique. L'alternance q / gh [1] est une
alternance morphologique très fortement attestée en berbère, le cas de la construction de l'intensif en est l'exemple : negh
--- neqqa "tuer".
- L'usage de tifinagh s'est surtout développé dans les régions d'Afrique du Nord qui ont connu une influence punique.
- L'orientation originelle est abandonnée au profit d'une pratique épigraphique punique (i.e. horizontal de droite à gauche
remplace l'usage courant i.e. vertical)
- Il n'existe aucune tradition pré-alphabétique qui permettrait d'envisager sérieusement l'hypothèse d'une formation
autochtone.
Origine autochtone influencée par le punique ?
Ch. Higounet (1986) estime que les Amazighs n'auraient emprunté aux Carthaginois que le principe de l'écriture
alphabétique : quant aux caractères, certains auraient été empruntés d'autres puisés dans un fonds local des signes
symboliques.
Origine autochtone ?
Plusieurs chercheurs cependant contestent l'origine phénicienne. (St Gsell (1956), J. G. Février (1956), Friedrich (1966)).
L'hypothèse punique bute en effet sur plusieurs objections. D'une part, selon Gsell (1956), il est fort probable que les
"Phéniciens" ne se soient pas donnés eux-mêmes le nom de "Phéniciens", par lequel les Grecs les désignaient. L'exemple
des Amazighs désignés par un autre nom par les Romains - Barbarus d'où est dérivé le mot "berbère" - soutient cette
analyse. La deuxième objection émane de la comparaison entre les deux alphabets et qui montre très peu de
ressemblance entre le tifinagh et le phénicien. C'est notamment l'absence de notation de voyelles initiales en berbère, le
très peu de lettres identiques (6 lettres) et les différentes dispositions des deux écritures (horizontalement et de droite à
gauche pour le punique et verticalement et de bas en haut pour le tifinagh) qui ont conduit à douter de cette origine.
Selon St. Gsell (cité par Khettouch 1996 : 58) "Des figures élémentaires semblables aux lettres de l'alphabet libyque
apparaissent déjà, mélangées à des animaux, sur des gravures rupestres relevées un peu partout en Afrique du Nord et
antérieures au premier millénaire avant J.C." Selon le même auteur, ces écritures pourraient être le résultat de l'évolution
d'un système pictographique où des images seraient devenues des signes phonétiques. La date de l'apparition de ces
figures exclut le lien entre le libyque et le punique. Même constat pour Gabriel Camps (1968 - pp 47 : 60) : le libyque est
anté-punique et rien ne prouve que son alphabet a été importé. J. Friedrich (1966), de son côte, soutient que l'alphabet
berbère est une soeur de l'alphabet sémitique plutôt qu'un descendant emprunté.
Quelle conclusion ?
Faute de preuves inéluctables, nous ne pouvons soutenir une hypothèse au profit d'une autre. Il est évident que le sentiment
identitaire nous pousserait à adopter et défendre l'origine autochtone. Mais la rigueur scientifique et la raison nous obligent
à attendre d'autres travaux sur l'alphabet amazigh pour trancher cette question. Le libyque est un domaine très peu investi,
un champ d'investigation très large où beaucoup de recherches spécialisées restent à faire. Seule conclusion incontestable
: les Amazighs disposaient d'un système d'écriture à une époque où plusieurs cultures en étaient encore au stade
pré-historique.
La date de l'apparition de Tifinagh
Là aussi, quelques hypothèses cohabitent en attendant d'autres travaux. La seule certitude nous vient d'une inscription qui
porte une date : celle du temple du roi amazigh Massinissa qui attribue la construction du temple à l'an 10 du règne de ce
roi ; c.-à-d. 139 ans avant notre ère. Pour certains, les transcriptions libyco-berbères commencent à apparaître vers 150
ans avant notre ère et s'étend sur une période de quelques 600 à 700 ans. Mais cette date bute sur une objection de taille.
Etant devant un alphabet déjà perfectionné - celui du temple de Massinissa - il est tout à fait normal de supposer une
certaine période de développement qui ne peut être atteint en 11 ans. Camps (1978) remonte la date de l'apparition de
Tifinagh au moins jusqu'au VI siècle avant J.C.
L'évolution de Tifinagh
Officialisation chez les rois Massinissa et Micipsa pendant leurs règnes ;
Usage maintenu jusqu'à la période romaine (mentionné chez les auteurs latins tardifs : Fulgence le mythographe,
Corippus, etc.)
Disparition de l'Afrique septentrional à l'arrivée des Arabes. Aucun texte arabe n'a mentionné cette écriture.
Son maintien chez les Touarègues jusqu'à nos jours ;
Sa renaissance au début des années 70 chez les Berbères d'Afrique du Nord (surtout d'Algérie et du Maroc)
Le déchiffrement de l'alphabet Tifinagh
Toutes les inscriptions connues, au nombre de 1125, sont réunies dans un corpus dû à Chabot (1940). Beaucoup ont été
découvertes à la suite des recherches de M. Rodary (v. Chaker 1984) Les plus importantes sont les inscriptions
monumentales de Dougga en Tunisie qui contenaient beaucoup de noms propres et de titres.
L'alphabet tifinagh renferme des informations précieuses sur l'état de la langue berbère d'il y a plus de 2000 ans. Pourtant,
malgré des dizaines d'années de recherches beaucoup de ces inscriptions demeurent pour l'essentiel indéchiffrées.
Pourquoi ? D'après Salem Chaker (1984 ; 246-258), plusieurs raisons ont en effet empêché les chercheurs à aboutir à un
déchiffrement complet des inscriptions libyco-berbères. Certaines de ces raisons sont liées à la nature même de l'alphabet,
d'autres sont plutôt d'ordre géographique et linguistique. Nous en reproduisons quelques unes ci-dessous :
La rareté des travaux sur cet alphabet (deux travaux essentiels Chabot 1940 et L. Galand 1966)
L'alphabet libyco-berbère ne notait pas les voyelles.
La distance énorme entre le libyco-berbère et la langue berbère d'aujourd'hui (deux millénaires)
le lexique berbère est mal connu par les chercheurs.
Les recherches sont en grande partie menées par des chercheurs non berbérisants. En effet, pour aboutir à des
résultats satisfaisants, la collaboration d'équipes pluri-disciplinaires est essentielle : berbérisants, archéologues,
sémitisants, spécialiste de l'épigraphie latine et punique, historien et protohistoriens…
Malgré ces difficultés, plusieurs recherches ont abouti à des déchiffrements qui nous renseignent sur l'état de la langue
amazighe d'il y'a 2000 ans.
La parenté libyque-berbère
La question principale à laquelle les chercheurs ont essayé de répondre en déchiffrant l'alphabet amazigh est la suivante :
Y a-t-il une parenté entre le libyque parlé il y a plus de deux milles ans et le berbère d'aujourd'hui ? La question de la
parenté libyque-berbère a suscité beaucoup de débat. Etant devant un alphabet difficilement déchiffrable, certains en ont
conclut que la langue dans laquelle sont écrites ces inscriptions a totalement disparu et contestent donc toute parenté
entre le libyque et le berbère. Mais, citant Gabriel Camps (1980 - 276) :" Si le libyque n'est pas une forme ancienne du
berbère, on ne voit pas quand et comment le berbère se serait constitué ". Au delà de cet "argument négatif ", on peut
prendre à témoin pour établir la parenté du libyque et du berbère "toutes les données historiques : la toponymie,
l'onomastique, le lexique ainsi que le témoignage des auteurs arabes" (ibid) Pour prouver la parenté libyque-berbère, Marcy
(1936) part non plus du punique, ni même du latin, mais du berbère, en prenant comme référence de base les racines
bilitères et trilitères du touarègue, le parler amazigh le mieux conservé et le mieux décrit. Il est ainsi parvenu à déchiffrer
plusieurs textes libyques et à les traduire intégralement en français.
Les résultats des déchiffrements
Seule la forme orientale a été déchiffrée grâce notamment à l'existence d'importantes inscriptions bilingues punico-libyques.
Ce déchiffrement a permis de déterminer la valeur de 22 signes sur 24. Les résultats dont les chercheurs disposent, aussi
maigres soient-ils, suffisent à prouver la parenté libyque-berbère (v. J. G. Février (1956), K. Prasse (1972)). Ce sont les
ressemblances dans les mots outils et les morphèmes qui amènent à une telle affirmation. Et parmi elles, les plus
importantes pièces sont constituées par la double présence des prépositions n (de) et d (avec, et), un trait inconnu à
n'importe quelle autre langue que le berbère et le tchado-chamitique (haoussa), associée de l'existence de w (fils) et wlt
(fille).
Le système phonologique atteste aussi de la parenté libyque-berbère (v. K. Prasse (1972) pour plus de détail.)
Les différents systèmes d'écriture amazighe
L'alphabet amazighe a subi des modifications et des variations inévitables depuis son origine jusqu'à nos jours. Du libyque
jusqu'au néo-tifinagh en passant par le tifinagh saharien et les tifinagh touarègues, nous retraçons ci-dessous les aspects
les plus importants de chacune de ces étapes.
Le Libyque
Il y a deux formes du libyque, l'oriental et l'occidental ;
La forme occidentale a été utilisée le long de la côte méditérrannéenne de la Kabylie jusqu'au Maroc et aux Îles
Canaries. La forme orientale a été utilisée dans le Constantinois, en Aurès et en Tunisie ;
Seule la forme orientale a été déchiffrée grâce notamment à l'existence d'importantes inscriptions bilingues
punico-libyques. Ce déchiffrement a permis de déterminer la valeur de 22 signes sur 24 ;
Selon Février (1964-65), la forme occidentale serait plus primitive, la forme orientale étant influencée par l'écriture
punique ;
L'alphabet libyque est strictement consonantique
La gémination n'était pas notée ;
La forme occidentale comporte 13 lettres supplémentaires ;
Les inscriptions sont souvent des dédicaces ou epitaphes. La plupart sont brèves ;
Le sens de l'écriture n'est pas fixé (mais c'est plus souvent verticalement de bas en haut). Chaque ligne constitue un
mot phonétique ou un sens complet ;
Une minorité de lettres permettaient de déterminer le début de la ligne. Ces lettres sont appelées lettres directrices
ou signes directeurs ;
Une hypothèse a été avancée que certaines lettres seraient secondaires par rapport à d'autres.
Le tifinagh saharien
Il est aussi appelé libyco-berbère ou touarègue ancien ;
Il contient des signes supplémentaires ;
Un trait vertical pour noter la voyelle finale /a/ ;
Il est utilisé pour transcrire le tourègue ancien mais ces inscriptions sont incomprises ;
L'âge des inscriptions les plus récentes est peut-être de quelques 200 ans ;
Les modalités du passage entre le libyque et le tifinagh saharien sont inconnues. Le tifinagh saharien était-il
contemporain des formes libyques ? Doit-on le comaper au libyque accidental ou oriental ? A quelle période
correspond l'utilisation de cet alphabet, avant l'arrivée des Arabes, juste après ou longtemps après ? Ces questions
demeurent sans réponse pour l'instant.
La valeur des signes du tifinagh saharien nous est transmise par P. de Foucauld.
Pour en savoir plus sur le tifinagh saharien, voir Théodore Monod - 1932. L'Adrar Ahnet pp. 135-139. et Maurice
Reygasse - 1932. Contribution à l'étude des gravures rupestres et inscriptions tifinagh du Sahara central, Cinquantenaire
Faculté Lettres Alger pp. 437-534 (cités dans Prasse 72)
Le tifinagh touarègue
Il existe au sein du tifinagh touarègue quelques divergences des valeurs des signes qui correspondent aux variations dialectales touarègues. Si d'une région à une autre, la forme et le nombre des signes peuvent changer, les textes restent en général mutuellement intelligibles car la plupart des différences graphiques
suivent la logique des variations phonétiques dialectales.
L'innovation la plus frappante est la ligature à dernière consonnes /t/ ou à première consonne /n/ ;
Comme pour le saharien, le tifinagh touarègue dispose d'un signe /./ pour noter les voyelles finales appelées Tighratin (masc.
Tighrit). Pour le Hoggar, le Ghat et Adrar, ce signe ne s'emlpoie que pour la voyelle /a/. Les voyelles /i/ et /u/ sont notées par les signes corresponadant aux /y/ et /w/. Les autres dialectes
l'emploient pour toutes les voyelles finales et, selon P. de Foucauld, pour toutes les voyelles initiales sans destinction Parmi les tribus maraboutiques de la région de Tombouctou, on a relevé l'emploi des diacritiques arabes pour noter les voyelles brèves ;
Usage : A part quelques rares utilisations pour la notation de textes longs, les tifinagh touarègues ont souvent été utilisés pour des inscriptions sur des objets (bijoux, armes, tapis, etc.), pour
des déclarations amoureuses et pour des épitaphes. Toute transcription commence par la formule awa näk (c'est moi) + nom + innân (qui a dit).
Il semblerait qu'un homme sur trois et une femme sur deux l'écrivent sans hésitation. Depuis peu, les tifinagh sont utilisés comme support pédagogique pour la compagne contre l'analphabétisme.
Les lettres sont épelées de différentes façons suivant les régions :
Dans le Ghat : /b/ : yab ; /d/ : yad ; etc.
Dans l'Ayer et chez les Iwelmaden : /b/ : ab ; /d/ : ad ; etc.
Dans le Sud : /b/ : abba ; /d/ : adda ; etc.
Il n'y a pas d'ordre pour énoncer les lettres de l'alphabet. Mais une formule mnémotechnique, citée par Foucauld
(1920), contient toutes les lettres ou presque : awa näk, Fadîmata ult ughnis, aghebbir nnit ur itweddis, taggalt nnit
märaw iyesân d sedîs : " C'est moi, Fadimata, fille d'Oughnis : sa hanche ne se touche pas, sa dot est de seize
chevaux "
tableau 1 : cliquez sur le tableau pour agrandir
Les Néo-tifinagh
Les néo-tifinagh désignent surtout le système d'écriture développé par l'Académie berbère (AB) sur la base des tifinagh
touarègues à la fin des années 60 et largement diffusé au Maroc et en Algérie et surtout en Kabylie. Mais cette
terminologie englobe aussi quelques autres systèmes d'écriture venus développer ou pour certains corriger les quelques
imperfections du système de l'Académie Berbère. C'est le cas surtout de la proposition faite par S. Chaker (v. Tafsut. 1990
n° 14.) Les autres systèmes sont à quelques différences près identiques au système de l'AB (rapportez-vous au tableau 2.
pour constater ces variations)
Dans ce qui suit nous proposons une étude détaillée de ces différents alphabets, l'objectif est de mettre à votre disposition
une vue globale de ces systèmes (grâce notamment à un tableau les récapitulant) et de souligner les possibilités de
dégager un système standard utilisable pour tous les parlers amazighs.
La renaissance de l'alphabet amazigh en Afrique du Nord est incontestablement due au travail énorme accompli par l'AB
(Agraw Imazighen). Cette association formée par des jeunes militants amazighs (kabyles en grande partie) installés à Paris
a largement diffusé l'alphabet tifinagh en Algérie et au Maroc. Depuis, l'engouement de la jeune génération pour cet héritage
très valorisant n'a jamais cessé. Le point fort de l'initiative de l'AB est donc d'avoir fait renaître cet alphabet sur les terres qui
l'ont vu naître il y a plus de 2500 ans [4] et de l'avoir largement diffusé ce qui a créé une sorte de standardisation ; le même
système a été utilisé pour transcrire aussi bien le chleuh, le kabyle que le rifain. Mais ces avantages indélébiles ne doivent
pas masquer les quelques imperfections que contient cette nouvelle version. En effet, comme l'a bien résumé S. Chaker
(1994 - 33) : "…, il a manqué aux néo-tifinagh tout le travail de réflexion phonologique" En plus d'un manque d'une réelle
base phonologique au travail de l'AB, un autre point mérite d'être souligné. L'AB, confronté aux variations au sein des
tifinagh touarègues, au manque de deux voyelles et à la dominance des pointillés, a inventé certains signes qui n'ont
aucune base historique (L'élaboration de ces signes est souvent faite en reliant les pointillés) L'AB a ainsi inventé les
signes correspondant aux consonnes suivantes /dj/, /tc/, /k/, /R/, /q/, /x/, /w/, etc. Elle a abandonné les ligatures et a
commencé à marquer la tension.
L'aspect principal qui doit être respecté quant à l'adoption d'un système d'écriture est de refléter d'une manière simple le
système phonologique d'une langue donnée. Par système phonologique, nous entendons l'ensemble des consonnes et
voyelles d'une langue qui ont un statut pertinent pour distinguer entre deux formes. Autrement dit, un système d'écriture
pour le français par exemple doit différencier entre les deux consonnes /p/ et /b/ puisque la substitution d'une des ces
consonnes par l'autre changerait totalement le sens d'un mot : par ? bar. Par contre, cette même langue n'a pas besoin de
deux signes pour distinguer entre le /r/ de "Très" qui est une uvulaire sourde et le /r/ de "grave" qui est sonore. L'alphabet
n'est pas tenu de refléter cette différence et de surcharger l'inventaire alphabétique de la langue puisque cette différence est
conditionnée par le contexte. Il ne s'agit donc pas de deux phonèmes mais plutôt de deux allophones d'un même phonème
/R/. Ces réflexions d'ordre phonologique, entre autres, n'ont malheureusement pas été prises en considération par l'AB ce
qui a créé un système alphabétique surchargé. Ainsi a-t-il noté les spirantes /t/, /d/, /k/ et /g/ et les affriquées /tch/ et /dj/
qui, pour un système phonologique commun à tous les parlers amazighs, n'ont pas lieu d'être. La spirantisation et
l'affrication de certaines consonnes sont des variations régionales (rifain et kabyle, par exemple) souvent conditionnées par
le contexte et qui n'ont qu'une pertinence très faible même au sein de ces parlers. Le système alphabétique amazigh peut
donc s'en passer sans risque d'incompréhension.
Comme nous l'avons précisé plus haut, la tradition alphabétique amazighe ne notait pas les voyelles. Elle notait
secondairement la voyelle /a/ en fin d'énoncé. Les signes adoptés par les nouveaux systèmes notaient normalement les
semi-voyelles /y/ et /w/. D'autres signes ont été inventés pour désigner ces mêmes semi-voyelles. Cette confusion reflète
paradoxalement le caractère spécifique des vocoïdes berbères. En berbère, comme c'est le cas en chleuh, mis à part la
voyelle /a/, les vocoïdes /I/ et /U/ sont réalisés comme des voyelles /i/ et /u/ s'ils sont syllabiques et comme des
semi-voyelles /y/ et /w/ s'ils n'occupent pas le noyau de la syllabe. Ainsi, le vocoïde /I/ est réalisé dans la forme suivante:
/Ig°na/ > [ig°na] Il a cousu
comme une voyelle /i/. Mais il se réalise comme une semi-voyelle /y/ dans la même forme précédée d'une voyelle :
/ma Ig°na/ > [ma yg°na] Qu'est-ce qu'il a cousu ?
Mais doit-on pour autant ignorer ces deux différentes réalisations contextuelles dans le système graphique amazigh ?
Allons-nous simplifier l'alphabet amazigh si nous optons pour les deux mêmes signes pour noter aussi bien les voyelles
que les semi-voyelles correspondantes ? À l'évidence, la réponse est négative. D'autres considérations peuvent et doivent
être prises en considération. Imaginons la forme suivante avec quatre vocoïdes adjacents " IIUId " (Il a ramené) où le
premier et le troisième vocoïde se réalisent comme des semi-voyelles /y/ et /w/ respectivement et le deuxième et le
quatrième comme la voyelle /i/. Il serait plus facile pour le lecteur de réaliser la bonne prononciation si nous notons les
semi-voyelles avec des signes différents de ceux des voyelles et ainsi avoir la réalisation attestée : "yiwid". Cela rendrait le
découpage moins laborieux. S. Chaker (1994 - 34) propose pour noter les voyelles et les semi-voyelles de jouer sur les
variantes graphiques libyque/tifinagh. Cette solution nous semble parfaitement adéquate, elle a l'avantage de refléter une
certaine ambiguïté inhérente aux vocoïdes berbères et de nous empêcher d'inventer des signes qui n'ont aucune assise
historique.
Le schwa /e/ est une autre voyelle avec un statut très particulier. Est-ce que le
schwa existe en berbère ? Pour répondre à cette question, il faudra au préalable
définir ce que nous entendons par berbère. S'il s'agit de l'ensemble des parlers
amazighs, la réponse dépendra alors du parler en question. Le schwa existe en
kabyle et en rifain mais pas en chleuh [5]. Si par berbère, nous entendons
l'inventaire phonologique commun à tous les parlers, la réponse est à l'évidence
non. Aussi, si notre objectif est de dégager un système pan berbère, nous
pouvons nous débarrasser de ce "lubrifiant phonétique" sans risque majeure. Le
verbe "débarrasser" est employé à dessein. En effet, l'adoption du schwa poserait
beaucoup plus de problèmes qu'elle apportera de solutions. D'abord, aucune
tradition pré-néo-tifinagh n'a noté cette voyelle. Deuxièmement, le signe choisi
part l'AB /÷/ désignait en libyque oriental et occidental les consonnes /R/ et /q/ (v.
Tableau1.). S'ajoute à cela un autre handicap majeur. Le schwa, même au sein
des parlers où il existe, n'a aucun statut phonologique et sa présence est très
instable.
Il y a bien évidemment d'autres aspects concernant la notation à base de tifinagh :
l'emphase, l'assimilation, la labiovélarisation, l'état d'annexion. Mais ces aspects
ne concernent pas uniquement le tifinagh. Ils doivent être traités quelle que soit la
nature des caractères adoptés : arabes, latins ou amazighs. Nous reviendrons sur
quelques uns de ces processus plus bas.
Nos remarques sur la notation en néo-tifinagh font suite à d’autres propositions établies par des linguistes et des
chercheurs et doivent servir comme base de réflexion pour dégager un alphabet standard qui devra être utilisé pour écrire
dans tous les parlers amazighs. Nous avons déjà soumis une grande partie de ces réflexions au "Comité provisoire pour la
standardisation de l'alphabet amazigh", dont nous faisions partie. Malheureusement cette organisation n'a pas pu continuer
ses travaux. Les objectifs qu'elle avait affichés restent donc toujours à l'ordre du jour.
tableau 2 : cliquez sur le tableau pour agrandir
Comment écrire et lire le tifinagh
L'unité dans la diversité est décidément l'aspect majeur de tout ce qui se rapporte à l'amazighité. Le fond commun est
incontestablement unifié mais les réalisations divergent selon les régions et selon les parlers. Nous avons pu le consatater
dans les systèmes graphiques, que ça soit entre le libyque oriental et le libyque occidental, entre les différents systèmes
graphiques touarègues et au sein des systèmes des néo-tifinagh d'aujourd'hui. Cette diversité n'est pas hasardeuse. Elle
reflète en grande partie des variations régionales. Certaines de ces variations ont atteint un degré de phonologisation,
d'autres sont prédictibles car conditionnées par le contexte (le cas de la spirantisation)
Prenons le cas du rifain pour illustrer nos propos. Le rifain est un parler amazigh parlé au nord et au nord-est du Maroc. Il a
subi de nombreux processus affectant son système consonantique et vocalique. Ci-dessous certains de ces processus [6].
Les formes rifaines sont comparées avec les mêmes mots attestés en chleuh :
.Changement de /l/ en /r/ [7]
chleuh rifain gloss
ils irs langue
awal awar parole
2.Élision de la voyelle /a/
chleuh rifain gloss
afus fus main
adâr dâ: genou
3.Élision de /r/
chleuh rifain gloss
asrdun asadun mulet
tasirt tseat meule
4.Changement de /lt/ en /tc/
chleuh rifain gloss
ultma utcma ma soeur
taqbilt taqbitc tribu
5.Changement de /ll/ en /dj/
chleuh rifain gloss
illi idji ma fille
illa idja il existe
Le cas du rifain, par ses différentes variations, est un exemple parfait de ce que nous souhaitons développer : tifinagh face
aux variations attestées dans chaque parler. Autrement dit est-ce que c'est tifinagh qui doit s'adapter à ces variations ou
plutôt le contraire. Prenons le processus (5) illustré ci-dessus. Doit-on noter la forme sous-jacente /illi/, attestée comme
telle dans la plupart des parlers amazighs, comme "illi" ou plutôt, pour refléter la variation rifaine, comme "idji". La réponse
n'est pas aussi simple que cela peut paraître. Il est clair que dans un souci de conformité avec tous les parlers amazighs,
la première solution semble la plus adéquate. Cette solution a en plus l'avantage de nous épargner une invention d'un autre
signe (dans ce cas précis, il ne s'agit pas d'une invention à proprement dit mais plutôt d'une reprise du signe qui désignait
la consonne /s/ en libyque). Le même problème se pose aussi pour le processus (4), doit-on écrire utcma ou ultma ? Ces
problèmes se posent quelle que soit la graphie adoptée, arabe, latine ou tifinagh. Notre objectif est de souligner ces
problèmes, nous n'avons pas la prétention d'en apporter des solutions dans ce travail. D'autres travaux sont plus à même
de proposer des solutions adéquates. C'est le cas de la table ronde tenue à Utrecht en 1996 " Vers une standardisation de
l'écriture berbère (Tarifit) : Implication théorique et solutions pratiques " qui faisait suite aux solutions avancées dans les
ateliers "Problèmes en suspens de la notation usuelle à base latine du berbère" organisés en juin 1996 par l'Inalco. Un
autre colloque international a traité de ce sujet, il s'agit de la table ronde "Enseignement, apprentissage de l'amazigh :
expériences, problématiques et perspectives" organisée le mois de juillet 1996 par l'Université d'Eté d'Agadir.
À quelques variations près, les différents tableaux des néo-tifinagh sont identiques et peuvent facilement s'adapter aux
parlers de chacun. En attendant une prise en charge institutionnelle et officielle, seule capable d'imposer un tableau
standard et une norme, nous pouvons d'ores et déjà vous présenter quelques règles d'écriture plus ou moins adoptées par
les différents acteurs du mouvement amazigh :
L'écriture se fait de gauche à droite et les mots s'écrivent comme ils se prononcent. Un blanc sépare les mots.
La tension ou la gémination qui distingue entre le /m/ des formes suivantes par exemple :
imi "bouche" immi "ma mère"
est notée par le doublement de la lettre, sauf pour la consonne /n/ auquel cas un chapeau est noté au dessus
(pour éviter la confusion avec la lettre /l/.)
La ponctuation est notée comme dans la majorité des langues (. , ; : ! ?). Les majuscules ne sont notées que dans
la version développée dans le logiciel d'Arabia Ware Benelux (téléchargeable sur leur site
http://www.arabiaware.com)
Les voyelles /a/ et /u/ sont placées au milieu de la ligne d'écriture pour éviter la confusion avec les signes de
ponctuation (. et :)
Pour noter les variations régionales, deux solutions sont envisageables ; soit recourir aux caractères disponibles
dans les différentes versions des néo-tifinagh. Mais nous avons montré plus haut que cette solution surcharge
inutilement le répertoire alphabétique. La deuxième solution est d'utiliser des signes diacritiques pour noter la
spirantisation des consonnes occlusives, par exemple (un trait souscrit). S. Chaker (1995 : 35) propose des
diacritiques (un point souscrit) pour noter la pharyngalisation conditionnée. La pharyngalisation ou l'emphase,
caractérise les consonnes suivantes dans la représentation phonologique : /t/, /d/, /z/. L'emphase ne se limite pas à
la consonne emphatique sous-jacente, mais s'étend aux sons voisins. Tout son apparaissant au voisinage d'une
emphatique peut être emphatisé. Ainsi /tadinga/ "la vague" se réalise !tadinga [8]. S'agissant donc d'une
propagation conditionnée, il suffirait de distinguer les pharyngales sous-jacentes, ce qui est le cas puisqu'elles sont
notées par des signes distincts en tifinagh, et connaître la règle pour réaliser une prononciation correcte. Les
pharyngales /l/, /s/ , /j/ et /r/ n'ont aucun signe correspondant ni en libyque, ni en saharien et ni en tifinagh
touarègue. La raison de l'absence de ces signes est due à la pertinence très faible de ces consonnes, attestées
surtout dans les formes empruntées à l'arabe / !ssif/ "été" / !ullah/ "par Dieu", / !rbbi/ "Dieu". La seule paire minimale
que nous avons pu relever attestant d'un staut pertinent de la pharyngale /j/ est la suivante :
/ijja/ "Il sent bon" / !ijja/ "Il sent mauvais"
La labiovélarisation est la réalisation de certaines vélaires avec une co-articulation labiale. C'est un phénomène très
largement répandu en berbère. Seul le touarègue l'ignore totalement. Dans la notation à base latine, les labiovélaires
sont représentées par une lettre accompagnée soit d'un "w" ou d'un "°" en exposant au-dessus de la ligne d'écriture.
Les labiovélaires attestées en berbère sont les sonores /g°/, /R°/ et les sourdes /k°/, /x°/ et /q°/. /b°/ est aussi
attesté en kabyle. Vu l'importance de noter ces consonnes d'une manière distincte, car il en va des sens des mots,
comme pour les formes suivantes attestées en chleuh :
ar itgga "il met" ar itgg°a "il lave les vêtements"
Ri "ici" R°i "tiens"
ik°ti "il se rappelle" ikti "la colline"
Il serait préférable, puisque c’est largement répandu et utilisé, de s'aligner sur l'usage de la notation latine en
faisant suivre les vélaires labialisées d'un exposant "°".
Les ligatures, usage touarègue traditionnel, ne sont pas utilisées en néo-tifinagh.
Quand les lettres /l/ et /n/ se suivent la lettre /n/ est penchée (solution proposée par S. Chaker (1994 - 41) C'est le
cas pour les formes " luln " (ils sont nés) ou " nlla " (nous existons), par exemple. Il est vrai que ce problème ne se
pose pas pour ceux qui notent le schwa qu'il suffirait d'insérer entre les deux signes.
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